Présidentielle au Bénin : qui sera le candidat de la majorité présidentielle ?

À quelques mois de l’élection présidentielle au Bénin, la majorité présidentielle n’a jusqu’à présent avancé aucun nom de candidat. Mais s’il ne tenait qu’aux observateurs crédibles de la scène politique béninoise, l’heureux élu devait logiquement être l’actuel ministre de l’Économie et des Finances. Explication. 

En avril 2026, le Bénin va écrire une nouvelle page de son histoire démocratique. D’après le calendrier électoral publié il y a quelques jours par la Commission électorale nationale autonome (Cena), l’enregistrement des candidatures est fixé entre le 10 et le 14 octobre prochain. Seulement, une date, plus que toutes, cristallise déjà les attentions : le 12 octobre 2025, jour où, selon Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, la mouvance présidentielle dévoilera son champion pour succéder au président sortant, Patrice Talon.

Ce dernier, fidèle à sa parole et respectueux des dispositions de la Constitution qu’il a lui-même renforcées, a maintes fois répété qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. La question, désormais, qui brûle toutes les lèvres est celle de savoir qui portera le flambeau de la majorité présidentielle pour prolonger l’élan d’un Bénin en pleine métamorphose ? Mais pour l’instant, où les spéculations vont bon train, un nom s’impose avec la force de l’évidence : celui de Romuald Wadagni, l’inébranlable ministre de l’Économie et des Finances, architecte discret mais déterminé des succès économiques du pays.

Une décennie de renaissance sous Patrice Talon

Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, le chef de l’État béninois, businessman devenu président, a insufflé au Bénin une ambition nouvelle, celle d’un pays qui refuse de se complaire dans la médiocrité. En dix ans, le « président-patron » a orchestré une transformation dont les fruits, tangibles, redessinent le visage de la nation.

Le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), véritable boussole de ses deux mandats, a permis de moderniser l’agriculture, de désenclaver les régions, et de faire du port de Cotonou un hub logistique compétitif. La filière coton, jadis moribonde, est redevenue un moteur économique, avec une production record de plus de 700 000 tonnes en 2024, hissant le Bénin au rang de leader africain.

Les réformes économiques, menées tambour battant, ont porté leurs fruits : une croissance moyenne de 6,5 % par an, saluée par le FMI, et un retrait du Bénin de la liste des 25 pays les plus pauvres du monde. L’assainissement des finances publiques, la lutte contre la corruption, et la digitalisation de l’administration ont attiré les investisseurs, tandis que des projets d’infrastructures – routes, écoles, hôpitaux – ont rapproché les citoyens des services essentiels. La refonte du système politique, bien que controversée, a instauré un bipartisme visant à consolider la démocratie, en limitant la fragmentation partisane.

Cependant, ces avancées ne sont pas tombées du ciel. Elles sont le fruit d’une vision, celle d’un homme qui, loin des discours populistes, a fait le pari de la rigueur et de l’efficacité. Patrice Talon, en quittant le Palais de la Marina en 2026, laissera un Bénin debout, prêt à rivaliser avec les économies émergentes d’Afrique de l’Ouest. Pour préserver cet héritage et hisser le pays encore plus haut, le choix de son successeur ne peut être laissé au hasard. Et c’est ici que Romuald Wadagni entre en scène, tel un capitaine aguerri prêt à prendre la barre.

Romuald Wadagni, l’héritier logique ?

À 49 ans, Romuald Wadagni n’est pas seulement le ministre de l’Économie et des Finances du Bénin ; de l’avis de tous les observateurs sérieux, il est l’âme d’une révolution économique silencieuse. Depuis 2016, cet ancien associé de Deloitte, formé aux arcanes de la finance internationale, a été le bras armé du président béninois dans la mise en œuvre des réformes.

Rigoureux jusqu’à l’obsession, travailleur infatigable, il a transformé le ministère des Finances en une forteresse de transparence et d’efficacité. Sous sa houlette, le Bénin a levé des centaines de millions d’euros sur les marchés internationaux, à des taux compétitifs, une prouesse pour un pays de cette taille. En 2024, le taux de croissance de 6,3 % au premier trimestre, relevé par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSTAD), témoigne de la solidité du travail réalisé.

Mais Romuald Wadagni n’est pas qu’un technocrate en costume-cravate. C’est un patriote, viscéralement attaché à la grandeur de son pays. Ses réformes, souvent audacieuses, ont parfois froissé les conservatismes, mais elles ont toujours visé l’intérêt général. La modernisation de la gestion des finances publiques, la lutte sans concession contre la corruption, et la promotion du « made in Bénin » sont autant de marques de sa détermination à bâtir un État fort, au service des citoyens. Sa nomination au Prix Africain de Développement (PADEV) en 2024, ainsi que ses distinctions comme « Meilleur ministre africain des Finances » par Financial Afrik et African Banker Awards, ne sont pas de simples médailles : elles consacrent un homme qui a su apprendre, innover, et agir.

Aux côtés du président Patrice Talon pendant une décennie, Romuald Wadagni a absorbé les leçons d’un leader exigeant. Il a vu comment transformer une vision en réalité, comment naviguer dans les tempêtes géopolitiques – comme les tensions avec les voisins sahéliens –, et comment rallier une nation autour d’un projet commun. À l’image de son mentor, il allie pragmatisme et ambition, une combinaison rare dans le paysage politique africain. Le choix de l’actuel ministre des Finances comme candidat de la majorité porterait non seulement la garantie de la continuité des réformes, mais ce serait aussi confier les rênes du pouvoir à un homme capable de les amplifier, avec la même ferveur patriotique.

Un choix pour l’avenir

Autrement dit, le 12 octobre 2025, lorsque la mouvance présidentielle dévoilera son candidat, le Bénin retiendra son souffle. Les spéculations, alimentées par l’arrestation en 2024 d’Olivier Boko, ex-bras droit de Patrice Talon, accusé de tentative de coup d’État, ont rappelé la nécessité d’un choix fédérateur. Romuald Wadagni, par son parcours irréprochable et son bilan éloquent, incarne cette unité. Contrairement à d’autres figures pressenties, il n’a jamais cédé à la tentation des campagnes prématurées, préférant laisser son travail parler pour lui. Cette discrétion, loin d’être une faiblesse, est la marque des grands leaders.

L’opposition, emmenée par Les Démocrates de Thomas Boni Yayi ou par des voix comme celle de Kemi Seba, promet une bataille âpre. Mais face à un Bénin en plein essor, le camp présidentiel a une carte maîtresse : un projet qui a fait ses preuves et un homme pour le porter. Romuald Wadagni, avec sa rigueur de gestionnaire, sa détermination de bâtisseur, et son patriotisme chevillé au corps, est celui qui peut faire perdurer l’héritage de Patrice Talon tout en ouvrant de nouveaux horizons.

Le Bénin, en 2026, ne choisira pas seulement un président ; il choisira une trajectoire. Avec Romuald Wadagni, le pays pourrait non seulement rester sur les rails de la prospérité, mais accélérer vers un destin de grandeur. Le 12 octobre, le voile sera levé. Et si, comme tout le laisse présager, le nom de Romuald Wadagni résonne, ce sera un signal clair : le Bénin, fort de son passé récent, est prêt à conquérir l’avenir.

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